ESPERANCE,L'AUTRE VISAGE DE LARACHE
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 LA MALDITION DE D'HENRU -VIII-

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Inali
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Inali


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LA MALDITION DE D'HENRU  -VIII- Empty
MessageSujet: LA MALDITION DE D'HENRU -VIII-   LA MALDITION DE D'HENRU  -VIII- Icon_minitimeMer 28 Sep - 14:14

L’Auberge des Farfadets:

Mes très chers amis, je vais vous emmener dans un endroit riant, pittoresque et bucolique, un endroit que j'aime sortir du placard quand l'envie m'en prend: l'Auberge des Farfadets.
L’Auberge des Farfadets est, comme son nom l'indique, un petit hôtel magique et envoûtant. Une auberge bien notée d’ailleurs, trois étoiles filantes dans le guide Gobelin ! Elle est placée sous l’autorité de l'enchanteur Cornebouc, un directeur affable mais rigoureux, et servie tant bien que mal par la fée Verveine, la réceptionniste, un peu stressée mais bien sympathique quand même ! Et ... les trois clients habituels sont là, eux aussi, fidèles au poste.

Les trois clients habituels, ce sont tout d'abord Poulpiquet, le gnome philosophe, un intellectuel qui pense exagérément et qui parle exagérément pour dire exagérément rien. On a découvert l’anti-matière, Poulpiquet a inventé l'anti-parole, ça mérite un grand coup de chapeau (de préférence avec une brique à l’intérieur.) Deuxième cliente habituelle: la belle, la délicieuse princesse Wanda. Une princesse semblable à toutes celles qui peuplent les royaumes enchantés, à un petit détail près: la princesse Wanda est une fonceuse qui n’a peur de rien, pas même des souris grises, des pannes d'ascenseur ou du ridicule. Troisième habitué des lieux: le duc de l’horreur, le prince des cauchemars, l’effroyable Belphégor, une sorte d’aristocrate lugubre, constamment entouré de fantômes et de vampires. Il est parfois un peu arrogant; comme on dit, le roi n’est pas son cousin ... mais le diable a failli l'être. Par alliance.

Bon, vous connaissez tout le monde, le décor est planté, l’histoire peut commencer. L'histoire, elle commence tout bêtement il est six heures du matin. je le sais, d’habitude, c'est l'heure où les contes se terminent. Ici, c'est alors que tout débute.

L'auberge est plongée dans une profonde quiétude. La direction et les clients dorment du sommeil du juste, attendant que l’aurore aux doigts de rose, etc.... etc.... Donc, tout le monde dort. Tout le monde ?

Une silhouette monte l’escalier et se dirige vers sa chambre d'un pas mal assuré. C'est Belphégor ! Je suis désolé d'avoir à vous le dire, il est complètement bourré. Il a fêté je ne sais plus quoi dans les marécages, avec le Club des Fantômes, et vous savez comment ça va. A la bonne tienne, à la santé de Dracula qui n'a pas pu venir, et chiche que tu n’es pas fichu de mélanger la bave de varan et les braises de dragon sans être malade ... Gamineries ! Bon, d'accord, nous avons tous fait cela à la Saint-Sylvestre, à la Saint-Frusquin et aux soirées estudiantines mais c'est quand même malheureux, à 350 ans, d'en être encore là!

Donc, Belphégor pousse la porte de sa chambre. Il pénètre dans son petit intérieur coquet décoré de toiles d'araignées et de bougies aux deux-tiers consumées. Déjà, en temps ordinaires, Belphégor dans sa chambre, c'est un spectacle à déconseiller aux mineurs de moins de dix-huit mois mais ce matin, sévèrement cuité comme il est, c'est carrément insoutenable. Il voit des squelettes d'éléphants roses partout ... Il se voit en double dans son miroir, alors, qu'en principe, il n'a même pas de reflet. C'est vous dire si c'est grave.

Il s'affale sur une chaise et commence à feuilleter un de ses bouquins de magie noire. Tout d'un coup, sans se rendre compte de ce qu'il fait il pointe une formule de son doigt crochu et il la prononce à haute sinon intelligible voix. je ne vous dirai pas de quelle formule il s'agit. Je ne la répéterai pas, d'abord parce que j'aurais trop peur des conséquences et puis surtout parce que je ne veux pas être obligé de payer des droits d'auteur. En tout cas, dès que Belphégor laisse tomber le dernier mot de sa voix pâteuse, un nuage jaune, vert rouge, emplit toute la pièce. Dès qu'il s'est dissipé, une créature rondouillarde apparaît au milieu de la chambre. C'est une espèce de cochon. Non, pas vraiment un cochon, plutôt un sanglier. Mais attention: c'est un sanglier habillé. Et même très bien habillé ! Cette pelisse, ce chapeau, ça me dit quelque chose. Henry VIII. C’est un sanglier déguisé en Henry VIII, tout simplement!

Belphégor ne semble pas s'étonner outre mesure. Cette chose qui se tient en face de lui, il ne se demande as qui elle est ni d'où elle sort. Il est trop beurré pour se poser des questions. Il s'écroule dans son cercueil, referme le couvercle et boum, dodo!

Pendant ce temps, le sanglier sort de la chambre, descend l'escalier, arrive dans le hall. Là l'enchanteur Cornebouc, matinal comme le colibri, s'occupe à vérifier le diamètre des champignons qui poussent sur le plancher. C’est purement administratif mais faut que ça se fasse. A ce moment le sanglier l'aborde:
- " I beg you pardon, sir ! Could you ... Pourriez-vous me dire où je me trouve en ce moment please ? " L’enchanteur lève le nez de ses girolles.
- " Vous êtes à l'Auberge des Farfadets, c'est écrit au-dessus de la porte d'entrée. ... A qui ai-je l'honneur ? "
- "Je suis Henry VIII. ",
- "Henry VIII ? Le roi d'Angleterre ? "
- "Lui-même et en personne. God save myself. Je suis revenu dans le monde des vivants mais j'ignore comment. "
-"Ah, ça, c'est Belphégor ! Il nous en a déjà fait de bien bonnes. Si je vous disais que ... Qu'est-ce que vous me racontez, vous ? Henry VIII était un monarque de haute envergure, cultivé, homme tout en puissance et en charisme. Sans vouloir vous désobliger, vous êtes ... un sanglier! "
- " Je sais, c'est le conseil de l'au-delà qui m’a donné cette forme pour me punir. Il parait que je n'ai pas toujours été très gentleman avec mes six épouses. "
- " Ah ça, on ne peut pas dire le contraire. Anne Boleyn: couic! Catherine Howard: couic! Anne de Clèves: retourne chez ta mère. Et il n’y a pas que vos épouses. Thomas More, vous n'avez pas été très gentil avec lui. "
-" Bon, ça va, pas besoin de me faire l'inventaire, je connais mon histoire mieux que vous. Mais maintenant que je suis sorti des limbes, je vais peut-être me libérer de cette malédiction. Il faut pour cela que je trouve une princesse, que je l'épouse, que je l'embrasse et, aussitôt, je redeviendrai le tout-puissant monarque que j'étais. Quant à elle, my God, elle prendra ma place, elle sera changée en sanglier, en grosse laie sauvage. Cela fait partie des traditions. Comme disent les français, ce n'est pas sans casser des œufs qu'on fait les meilleures soupes."
-" Je vois. Malheureusement, cher Monsieur, il n’y a personne ici qui puisse vous satisfaire, je le crains. " A ce moment la fée Verveine fait une entrée tonitruante.
-" Monsieur le Directeur ! Vous ne savez pas où sont les œufs d'abeille ? La princesse Wanda en souhaiterait pour son petit-déjeuner. " Henry VIII tend sa royale bien que porcine oreille.
-" What did you say ? La princesse Wanda ? Voilà qui m'intéresse. "
-" Monsieur Henry VIII, je suis directeur de cette auberge, j'ai quand même mon mot à dire. La princesse Wanda est une fidèle cliente. Mieux que cela, c'est une amie. Alors, je m'oppose formellement à ce que vous la transformiez en sanglier. Et puis, je vais vous dire: ce que vous cherchez, c'est le genre de princesse mièvre et soumise, le style carpette-paillasson. La belle princesse Wanda n'est pas du tout ce genre-là. Elle vient d'écrire son premier recueil de souvenirs. Il s'intitule Tu cherches la bagarre ? C'est passionnant mais ça ne donne pas envie de lui taquiner le protocole. "
-" Wait a minute ! N'oubliez pas que je suis un sanglier. Si l’on refuse de m'obéir, je peux vous donner à tous LA PESTE PORCINE. Dans votre démocratie, l'intérêt collectif doit prévaloir sur l'intérêt individuel, vous n’avez pas le choix."
En bref, voilà l'enchanteur Cornebouc placé devant ce que l'on appelle, en jargon de métier, un cruel dilemme. Soit la princesse Wanda transformée en sanglier hirsute, soit toute l'auberge attrape la peste porcine. C’est cornélien, c'est racinien, c'est kafkaïen. A situation désespérée, solution désespérée: l'enchanteur Cornebouc va trouver Poulpiquet. Le gnome philosophe le regarde longuement en suçant sa plume d'oie, l'air songeur.
-" Oui, oui, oui, oui ! Vous savez ... virtuellement et empiriquement ... j'ai longuement étudié les métamorphoses animales dans l'au-delà. Je peux vous dire que ... didactiquement ... tous ceux qui en sont frappés s'en trouvent fragilisés. Ils ont tous virtuellement leur talon d'Achille. Empiriquement dans le cas qui nous occupe, je veux dire que les âmes errantes changées en sangliers, cochons de lait et apparentés, leur point faible c'est l’odorat C'est normal, avec un groin pareil. Donc, il suffirait qu’Henry VIII soit incommodé par une odeur très puissante pour qu'il en soit, disons, ... amoindri. "
-" J'entends bien, mais quel genre d'odeur ? Et quel effet cela pourrait-il avoir sur lui ? "
-" Ah ça, je n'en sais rien. je n'ai pas encore lu le deuxième tome consacré aux métamorphoses animales et comme je devais déjà rendre le premier tome il y a deux mois, je n'ose plus retourner à la bibliothèque. "

L'enchanteur Cornebouc est de plus en plus emmouscaillé. Il demande donc à la fée Verveine d'aller expliquer de vive voix, la situation à la princesse Wanda. Entre femmes, on se comprend toujours. peut-être ?
-" Excusez-moi, princesse, euh, je peux entrer ? Je ne vous dérange pas ? "
-" Ma chère Verveine, évidemment, vous pouvez entrer, vous ne me dérangez jamais, asseyez-vous, ne faites pas attention au désordre, vous avez une mine superbe et à part ça qu'est-ce que vous racontez ? "

- "Voilà, je serai directe. Quelqu'un souhaiterait vous épouser."
- "Humm ! J'en accepte l'augure. Qui ?"
- "Euh ... C'est Henry VIII, vous savez, le roi d'Angleterre."
- "Henry VIII ! Attendez mais ... il vivait au seizième siècle, si je ne m'abuse ?"
- "En fait, c'est une petite gaffe de Belphégor, il l'a fait revenir et..."
- "Evidemment, j'aurais dû m'en douter. Quand une ânerie se profile à l'horizon, l'ineffable Belphégor n'est jamais loin. Bôh ! dans le fond, Henry VIII, ça peut être amusant. Surtout pour moi qui aime le risque."
-"Il y a une petite complication. Henry VIII est devenu un sanglier."
-"Eh!? Ah non! Là, pas question! Soit je suis pour la complémentarité des couples et il paraît que la Belle et la Bête, ça marche pas trop mal. Encore que, d'après ce que j'ai lu dans les journaux, ils ne se voient pas beaucoup. Mais si j'épouse un jour un animal, ce sera un animal raffiné. Un cheval pur-sang, un canard sauvage, un scarabée doré, ça oui. Mais un sanglier ! Ça ne sait pas se tenir, ça mange n'importe quoi, ça n'arrête pas de renifler. Et puis, j'ai d'excellentes amies musulmanes. Si je leur impose un porcin à table, qu'est-ce qu'elles vont penser de moi ? Non, n'insistez pas, ce n'est pas négociable." C'est peu dire que la fée Verveine est très mal à l'aise et que la suite ne va pas sortir facilement.
-"A vrai dire, princesse ... il insiste beaucoup.... Et je dois vous avertir ... Il veut vous épouser pour retrouver son aspect et vous changer, vous, en sanglier."
-"'Il ne serait pas un peu anti-féministe, votre britannique ? Non mais, faut pas pousser, je vais lui rectifier le profil, moi, au phacochère !"

La princesse, ou plutôt l'ouragan Wanda, sort de sa chambre et ne tarde pas à se trouver nez à groin avec qui vous savez.
-"Tiens, monsieur Henry VIII, je présume ? Regardez-moi bien. Vous trouvez qu'il est écrit terrine de marcassin sur mon front ?" Mais alors que la princesse Wanda lève le poing pour tabasser le sanglier, Henry VIII a une réaction pour le moins inattendue.
-"Sni ... Snif... But ... Whats that ? Cette odeur, cette odeur insupportable, I can stand it.,"
-"Comment ? Allez-y, ne vous gênez pas, dites que je sens mauvais, en plus de tout le reste. Je ..."

La princesse n'a pas le temps d'achever, le sanglier vient de disparaître mystérieusement. Il n'en reste plus qu'un tas de vêtement, inerte et bête. L'enchanteur Cornebouc s'approche, interloqué.
-"Alors, là, moi, je donne ma langue au chat. Poulpiquet vous avez peut-être une explication ?" Le gnome philosophe examine attentivement le tas de vêtements.
-"Mouais ... Mouais ... Mouais ... Oui, empiriquement, j'ai une explication. Dites-moi, princesse, c'est votre nouveau parfum que je sens là ?"
-"C'est mon nouveau parfum. Du numéro 17 de Calcutta, aux extraits de canne à sucre du Bengale. Mais, quel rapport, Poulpiquet ? je ne vois pas en quoi ça a pu désintégrer Henry VIII ?"
-"Il ne s'est pas désintégré. Ce qui s'est passé, c'est ... je vais vulgariser. C'est un phénomène d'osmose allostatique qui a adultéré l'essence ontologique primitive.
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