8 mars : les femmes marocaines aspirent à réaliser davantage d'acquis
La célébration de cette journée ne constitue pas seulement une étape pour se remémorer et évaluer ce qui a été réalisé dans ce domaine mais également une occasion annuelle pour mettre l'accent davantage sur les attentes et les espoirs de toutes les femmes, exprimés tout au long de l'année.
La célébration le 8 mars de la journée mondiale de la femme intervient à un moment où la femme marocaine aspire à réaliser davantage d'acquis pour un avenir lui garantissant dignité et égalité.
La célébration de cette journée ne constitue pas seulement une étape pour se remémorer et évaluer ce qui a été réalisé dans ce domaine mais également une occasion annuelle pour mettre l'accent davantage sur les attentes et les espoirs de toutes les femmes, exprimés tout au long de l'année et à travers leur action au sein des Partis politiques, des associations, des syndicats et des ONG, et même au sein des institutions législative et exécutive.
Le champ de la lutte de la femme au Maroc ne cesse de s'élargir, d'année en année, et sur tous les fronts, notamment après le renforcement de la prise de conscience sur la nécessité d'intégrer davantage l'action politique et associative, plaçant ainsi la cause de la femme, parmi les importantes préoccupations de toutes les composantes de la société marocaine.
Au cours de l'année écoulée, la femme marocaine a réalisé plusieurs acquis pour lesquels elle a tant lutté, notamment l'élection de 35 femmes à la Chambre des représentants. Cet acquis, tout en élargissant la base de la représentativité de la femme dans l'institution législative, a permis au Maroc de réaliser un saut qualitatif en la matière, une expérience louée par l'Union parlementaire internationale.
Accélérer le processus de réforme
"La question de la Moudouwana a également connu une stagnation au cours de l'année écoulée", a poursuivi Mmme Lamrini exprimant son voeu de voir "tous les partis politiques rompre le silence sur cette question, agir à tous les niveaux, peser de tout leur poids et exprimer leur position en vue d'influer positivement sur le processus de réforme".
De son côté, Mme Khadija Amiti, professeur de sociologie à l'Université des Lettres et des Sciences humaines de Kénitra a indiqué que "ce qui a été réalisé, jusqu'à présent au profit de la femme, "constitue un pas en avant", ajoutant cependant que plusieurs obstacles persistent, notamment le retard pris dans la promulgation de la loi sur la famille, ce qui, a-t-elle relevé, montre "l'absence du consensus escompté" entre les différentes composantes de la société autour d'une stratégie déterminée visant à intégrer, de manière efficace, la femme dans le processus de développement.
Dans ce contexte, Mme Amiti souligné que l'intégration de la femme trouve essentiellement son origine dans les lois régissant les rapports entre la femme et la famille.
Sur le plan politique, Mme Amiti a fait état d'"un saut qualitatif" réalisé au niveau de l'accès de la femme à des postes importants, notamment au sein de la Chambre des représentants, tout en s'interrogeant si "ces femmes seraient capables de défendre la question de la femme".
Pour sa part, Mme Amina Ouchelh, membre de la Chambre des représentants, a estimé que malgré la présence de la femme à tous les niveaux et dans tous les domaines, le cadre juridique régissant sa vie et ses rapports avec la famille et la société "demeure en deçà de ses ambitions".
Cela n'empêche, ajoute-t-elle, que la femme a réalisé un saut qualitatif en matière d'alphabétisation. Elle a souligné en outre l'intérêt accordé à la femme en milieu rural, à travers l'action du gouvernement et de tous les acteurs de la société civile, et à la lutte contre la pauvreté "féminine" par l'octroi de prêts et l'assistance à la création par des femmes d'entreprises et des coopératives.