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 FES / CITE MILLENAIRE

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Inali
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Inali


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MessageSujet: FES / CITE MILLENAIRE   FES / CITE MILLENAIRE Icon_minitimeJeu 8 Sep - 23:48

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FES / CITE MILLENAIRE


Fès, cité millénaire, est la première ville orientale au Maroc.
Idris Ier, immigré d'Orient, fonda en 172H/789 J.-C., sur la rive droite de l'oued Fas, le premier noyau - Madinat Fas -, bourgade berbère à forte empreinte rurale. 20 ans plus tard, en 193H/809 J.-C., son fils Idris II fonda sur la rive gauche, dans la partie ouest du site, plus escarpée et riche en eau que la précédente, une seconde agglomération - al-Aliya (la Haute) - conçue à l'orientale avec son palais et sa qisariya. Deux faits historiques, l'insurrection du "Faubourg de Cordoue" en 199H/818 J.-C et une rébellion kairouanaise allaient être riches de conséquences pour la destinée de Fès.

Avec l'installation de huit cent familles andalouses, la rive droite dénommée alors 'Udwat al-Andalus s'urbanisa sur le mode andalou; ces faubouriens rabatis qui comptaient des artisans, des petits marchands néo-musulmans et des notables, apportaient "leur expérience de la vie citadine, leurs techniques ancestrales du jardinage, de la bâtisse et de l'artisanat" (1).

Peu après, dans la ville d' al-'Aliya, où dominait une population arabe très diversifiée quant à ses origines tribales, l'élite citadine composée de nobles, fut renforcée par l'arrivée de trois cents famille kairouanaises et de nombreux juifs qui firent bientôt du commerce avec toute l'Afrique du Nord. Cette ville fut appelée 'Udwat al-Qarawiyyin'.

Au Xe siècle, la lutte d'influence politique entre Umayyades d'Espagne et Fatimides d'Ifriqiya dans le Nord du Maroc est favorable à la commande artistique. L'architecture et le mobilier révèlent les grandes tendances de l'art marocain: ces dernières puisent presque davantage aux sources de l'Ifriqiya qu'à celles de l'Andalousie. La très précieuse chaire de la mosquée des Andalous (fin Xe siècle) dont les techniques et procédés décoratifs ont survécu dans maintes réalisations ultérieures, témoigne de la maîtrise des sculpteurs, peintres et tourneurs sur bois (2).

Aux époques almoravide et almohade (seconde moitié du XIe-première moitié du XIIIe siècle), la domination de l'Espagne musulmane impliquant la suppression des frontières politiques avec l'Andalousie, la circulation des idées, et le va et vient constant des corps de métiers spécialisés, architectes et artisans, révèle dans l'art fasi la prédominance des influences andalouses.
C'est à partir de l'époque Mérinide (milieu du XIIIe-milieu du XV e siècle) que l'on peut restituer à Fas al-Bali (Fès l'Ancienne ou la médina) le cadre de vie urbain avec des édifices encore en place, organes sécuritaires (remparts), utilitaires et économiques (fondouks, fontaines et souks), lieux de culte et du savoir (mosquées,oratoires, madrasa, zawiya ...), espaces publiques (hammam) et espaces privés domestiques (maisons etc.).

Les dynastes Mérinides bâtirent en 674H/1276 J.-C, à côté de la ville ancienne, une ville administrative - Fès Jdid - avec la résidence des princes, la grande mosquée que compléteront d'autres mosquées, un marché et les demeures des personnages du gouvernement. Les Juifs s'y installèrent au début du XVe ou du XVIe siècle, semble-t-il. Fès continue, comme par le passé, à alimenter le commerce extérieur: les cuirs, les étoffes, notamment celles brodées figurent parmi les produits les plus prisés. Ces arts du cuir, de la broderie et du tissage atteignent une maîtrise d'exécution dont témoignent les présents remportés par les ambassades étrangères.

Une crise politique, économique et sociale survenue dès le milieu du XIVe siècle ébranle pour un temps la commande artistique: en dehors des chantiers du sultan Abou Inan - madrasa Bou Inaniya, magana ... - on ne trouve plus guère de commandes importantes. Fès devint, après la chute de Grenade en 1492 J.-C., marquant la fin de la "Reconquista" de l'Andalousie, la principale héritière de la civilisation hispano-maghrébine et demeura, jusqu'à l'avènement du protectorat, la grande métropole d'art de l'Occident musulman. Si le courant qui alimentait l'art maghrébin fut interrompu, d'autres influences véhiculées ultérieurement (aux XVe, XVIe et XVIIe siècles) par les réfugiés d'Andalousie, donnèrent une impulsion à cet art: les différents types de broderies, le tissage brocart en portent la marque.

Bien que le Maroc ait échappé à la domination turque, dès le XVIe siècle, des influences ottomanes, dans le domaine floral notamment (palmette dentelée, tulipe, jacinthe, œillet...), parvenues indirectement, s'incorporèrent au répertoire ornemental existant: la céramique et le bois à usage architectural et mobilier, le marbre, le tissage en témoignent. Par ailleurs, d'autres influences empruntées à l'art architectural citadin du Bas Moyen Age ou aux arts berbères ruraux ont pu également s'exercer: les faïenciers fasis du XIX e siècle, séduits par la civilisation hispano - maghrébine, n'hésitèrent pas à interpréter sur leurs grands plats, parfois datés, les entrelacs architecturaux en derg u ktef "degré et épaulement" des minarets almohades et Mérinides, les entrelacs rectilignes testir des lambris de zellij ou, sous forme de pseudo-inscriptions, les eulogies de bonheur des frises et linteaux du XIV e siècle (3).

A Fès, capitale spirituelle et du savoir-faire, le nombre des artisans s'élève à plusieurs dizaines de milliers. En 1923, 162 corporations ont été dénombrées, dont plus de la moitié opéraient dans le domaine de l'artisanat. Ces corporations, dont la plupart étaient composées d'artisans, comptaient des commerçants ou étaient des corporations de services (kwadsiya). Leur présence atteste l'importance de l'artisanat dans l'économie de la médina; d'ailleurs, maintes chroniques soulignent le rôle économique et politique joué par celles-ci au cours de l'histoire. L'organisation spatiale de l'artisanat corrobore cette importance: le secteur artisanal, qu'il s'agisse d'ateliers de fabrication ou de marchés de vente, est regroupé autour de la Qaraouiyin, principal noyau de la ville ancienne (souks Chemmaîn, Sbitriyn, Seffarin, Nejjarin).

La médina est un espace dynamique. Ce n'est pas seulement un centre historique réservé aux bazars et aux touristes, c'est aussi un centre économique important. Fès est l'une des villes économiques les plus importantes du Royaume, notamment la seconde ville industrielle et pourtant, une grande partie de ses activités économiques se concentre dans la médina. Celles-ci relèvent essentiellement des industries d'art. On peut citer comme branche principale de cet artisanat, la menuiserie avec sculpture et peinture sur bois, le fer forgé, le cuivre ciselé, l'orfèvrerie, la céramique, le tissage des soieries et la broderie.

Tous ces métiers sont exercés dans de minuscules ateliers ou dans des échoppes où les artisans se servent, pour la plupart, d'un matériel désuet. En ce qui concerne la corporation des céramistes, on constate que de nombreux ateliers ne font plus d'efforts quant à la fabrication de leurs émaux et aux soins à prendre durant la cuisson. D'une part, la formule d'atelier-pilote, adoptée en un temps par l'administration, a permis aux artisans de conserver leur savoir-faire et d'améliorer leur production; d'autre part, l'ampleur des commandes royales de ces dernières décennies a entraîné la prospérité de certains secteurs, notamment celui de l'artisanat du décor architectural.

On assiste actuellement à un monopole de marchés et de circuits de distribution entre une minorité; de nombreux artisans ont de plus en plus de difficultés à accéder au marché et à avoir les possibilités (matérielles et financement) de mieux produire.
La question qui se pose est comment sauver ce patrimoine culturel avec ce dynamisme socio-économique?

Fès ne doit pas être une sorte d'écomusée hors du temps et hors contexte. De toute façon, elle n'a pas cette vocation, ce qui complique d'ailleurs la réalisation de sa sauvegarde.
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