ESPERANCE,L'AUTRE VISAGE DE LARACHE
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 CALIGULA

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khalid
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khalid


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Date d'inscription : 14/05/2005

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MessageSujet: CALIGULA   CALIGULA Icon_minitimeVen 3 Fév - 13:06


Caligula, de son vrai nom Caius César (ou Gaius Cæsar) naquit le 31 août de l'an 12 ap. J.-C, sans doute à Antium. Il était le troisième fils de Germanicus, neveu et fils adoptif du futur empereur Tibère, et d'Agrippine l'Ancienne, petite-fille de l'empereur Auguste.
Détail qui n'est pas sans importance, le petit Caius, descendant direct d'Auguste, se trouvait également être, par sa grand-mère Antonia, l'arrière-petit-fils du vaincu d'Actium, le lunatique Antoine. (Voir Tableau généalogique).

Alors que son troisième descendant mâle poussait ses premiers cris (ce ne furent pas les derniers !), Germanicus, l'un des meilleurs soldats de son temps, se trouvait sur les bords du Rhin, fort occupé à guerroyer contre les Germains. Il avait fort à faire : il s'agissait alors de modérer l'ardeur combattive des Barbares qui, sous la conduite de leur chef Arminius, avaient infligé, quelques années plus tôt (9 ap. J.-C.) une raclée historique au général romain Varus et anéanti ses légions. Comme l'heureux nouveau papa ne pouvait en aucun cas quitter son poste, Agrippine, accompagnée de toute sa marmaille (y compris bébé Caius), rejoignit son époux. C'est là, sur la frontière du Rhin, qu'ils apprirent que le vieil empereur Auguste était mort et que Tibère avait accédé au pouvoir suprême. (14 ap. J.-C).

Ce décès ne changeait pas grand-chose aux espérances politiques et dynastiques du père de Caligula. En effet, le vieil Auguste avait pris toutes les dispositions utiles pour lui assurer l'avenir le plus radieux. C'était du tout cuit ! En définitive, ce serait lui, Germanicus, fils adoptif et d'ors et déjà successeur désigné de Tibère, qui hériterait de l'Empire si son "père" venait à mourir ou renonçait au trône.
Or, le nouvel empereur n'était plus tout jeune (il avait 56 ans), il était usé par des années de vie militaire et, qui plus est, sujet à de fréquentes crises de déprime. Il suffisait donc que Germanicus attende quelques années, voire quelques mois, pour que, sans pleurs ni grincements de dents, le pouvoir tombe, tout chaud tout rôti, dans son assiette ! (Voir : Succession d'Auguste)

Mais les soldats, eux, ne l'entendaient pas de cette oreille ! Pour eux, la désignation de Tibère n'était qu'une farce ! On essayait de les lanterner ! Les Sénateurs de Rome avaient désigné un Princeps ? Soit ! grand bien leur fasse ! Mais eux, ils avaient le droit imprescriptible de choisir un Imperator !
Selon la logique du Principat, cette prétention pouvait paraître légitime : dans le système politique conçu par Auguste (voir ici), le chef politique de Rome, celui que, par facilité, nous nommons "empereur", cumulait (au moins) deux fonctions : il était tout autant le chef du Sénat et du Peuple (Princeps) que le commandant en chef (Imperator) des armées romaines.
Pour les soldats, la question de leur bon droit "constitutionnel" ne se posait donc pas. Il s'agissait plutôt d'un problème de "ressources humaines" (comme on dit - fort mal - de nos jours) : ils voulaient que Germanicus ceigne immédiatement le bandeau impérial plutôt que cette vieille ganache blanchie sous le harnais de Tibère.

De murmures en récriminations, la situation se dégrada très sérieusement. Plusieurs légions entrèrent en rébellion ouverte. Les plus excités des soldats offrirent même la pourpre à Germanicus, lui proposant de le mener à Rome afin de l'introniser à la place de son vieux tonton, cet empereur gâteux désigné par des Sénateurs serviles.

Germanicus refusa catégoriquement.
Cela ne refroidit pas les enthousiasmes ! Comme les légionnaires, de plus en plus insistants, de plus en plus nerveux, devenaient menaçants, Germanicus songea à mettre sa petite famille à l'abri en l'éloignant du camp. Les soldats comprirent alors qu'ils avaient été trop loin. Honteux de leur conduite, ils arrêtèrent la voiture qui emmenait Agrippine et ses enfants dans une ville voisine, et, mouillant leurs rudes cuirasses de larmes de repentir, demandèrent à leur commandant en chef "qu'il leur épargnât une telle marque de défiance".

C'est sans doute à l'occasion de cette réconciliation entre le général et ses légions que, pour flatter l'armée encore échauffée, le petit Caius fut présenté sur le front des troupes, revêtu d'un habit militaire miniature, avec des godillots réglementaires (caligae) à sa taille. D'où son surnom : Caligula (= "petits godillots")

Après avoir aussi résolument repoussé les offres tentatrices de ses soldats que les assauts des Germains, qui avaient tablé sur une vacance du pouvoir à la mort d'Auguste pour éprouver la résistance de l'Empire, Germanicus fut rappelé à Rome où Tibère lui accorda les honneurs du triomphe (26 mai 17) - le dernier qui honora une autre personne que le souverain régnant.
Ses lauriers n'eurent guère le temps de sécher ! À peine Germanicus se fut-il débarrassé des derniers confettis de la fête que l'empereur lui confia le commandement général de l'Orient romain. Les Parthes, prenant prétexte d'une querelle dynastique venaient d'occuper l'Arménie, un protectorat romain.

Germanicus se contenta d'une démonstration de la puissance romaine. Déployant des forces considérables, mais avec la ferme intention de n'en user qu'en cas d'extrême nécessité, il réoccupa l'Arménie presque sans coup férir et y fit couronner un souverain ami de Rome (18 ap. J.-C.).
Ce succès facile en amena un autre : la démonstration des légions de Germanicus avait tant effrayé le roi des Parthes qu'il s'empressa d'envoyer des émissaires au jeune prince romain pour négocier la prolongation des traités d'amitié entre son royaume et Rome. En Orient, la "paix romaine" était assurée pour quinze ans.

Pour se reposer de ses fatigues, Germanicus s'accorda un petit voyage d'agrément en Égypte. Il y séjourna quelques mois en compagnie de son épouse Agrippine et de toute sa petite famille, Ensuite, tout ce petit mode revint à Antioche. C'est là que le père de Caligula tomba gravement malade et mourut (10 octobre 19).

Bien qu'il soit impossible de se prononcer avec certitude, il semble bien que la mort de Germanicus fut naturelle. Mais ce ne fut pas l'avis de sa veuve, la fameuse Agrippine (l'Ancienne). Pour elle, pas de doute ! Feu son mari avait été empoisonné et c'était le gouverneur de Syrie PIson, aidé de son épouse Plautilla, qui avait versé le poison dans la coupe de son pauvre mari. Toujours selon Agrippine, ce couple sans aveu avait accompli son forfait sur ordre de Livie, la mère de l'empereur, et, peut-être aussi, qui sait, sur celui de Tibère lui-même !

Évidemment, Agrippine n'avançait pas l'ombre du commencement d'une preuve. Le corps de Germanicus avait été exposé nu sur le forum d'Antioche et nul n'avait décelé sur lui la moindre trace suspecte. En outre, ni Livie ni Tibère n'avaient le moindre intérêt à la disparition de ce brillant jeune homme : l'empereur n'avait jamais eu la moindre divergence de vue avec ce neveu qu'il aimait autant - si pas plus - que son fils Drusus ! En revanche, cette hystérique d'Agrippine, elle, avait tout intérêt à faire de son époux un martyr : plus Tibère était discrédité, plus ses fils (le jeune Caligula était à ce moment le troisième dans l'ordre de succession) avaient de chance de monter un jour sur le trône !

Agrippine ramena à Rome les cendres de son époux Germanicus. À cette occasion, l'émotion populaire fut si vive que l'empereur Tibère fut contraint de promulguer un édit pour ramener le chagrin des Romains dans les limites de la décence. "Un grand nombre de Romains sont morts pour leur patrie, mais pas un n'a été aussi ardemment regretté. Il faut cependant savoir se modérer. Ce qui convient peut-être à une famille modeste, à un État quelconque, ne sied pas de même à des hommes de haute condition et à un peuple qui règne sur le monde. (…). Les princes sont mortels ; seule la République est éternelle. Revenez à vos pratiques ordinaires et faites à nouveau place à la joie !" (Tacite, Annales, III, 6 - Cité par E. Kornemann, Tibère, Payot, Paris).

Ces sages paroles furent d'autant plus perdues qu'Agrippine s'entêtait à proclamer partout que son mari était l'innocente victime du tyran cruel et sanguinaire qui, au mépris de tout droit, avait succédé à Auguste. Ses calomnies à l'encontre de Tibère et de sa mère Livie redoublèrent et donnèrent bien vite un sens politique à la tristesse populaire. Bientôt, le peuple et le Sénat ne se contentèrent plus de pleurer la disparition de Germanicus, mais vouèrent sotto voce l'empereur Tibère aux gémonies. "Foutons ce Tibère de malheur dans le Tibre, (Tiberius ad Tiberim) et offrons le trône aux fils du grand Germanicus sur le trône !" commençait-on à murmurer.

La mère de Caligula faisait pourtant un très mauvais calcul.
Tibère, privé de Germanicus, son meilleur collaborateur, éprouvait de plus en plus de répugnance à gouverner seul. Il cherchait désespérément quelqu'un avec qui partager l'écrasant fardeau de l'État. Croyant saper l'autorité du vieil empereur pour porter sa propre progéniture sur le trône, Agrippine jeta donc littéralement l'empereur dans les bras d'un homme à poigne, mais dévoré d'ambition et dénué de scrupules : le préfet du Prétoire Séjan.

Le démoniaque préfet feignit un moment d'épouser la cause d'Agrippine. Leurs intérêts ne convergeaient-ils pas ? Drusus, fils unique de Tibère, etait devenu, à la mort de Germanicus, l'héritier présomptif et trône et un rival potentiel pour les fils d'Agrippine. Or, justement, Séjan était entré en conflit avec ce Drusus qui, mieux que son impérial papa, avait percé à jour les noirs desseins de l'ambitieux préfet.

Celui-ci ne perdit pas de temps. Chaudement recommandé par Agrippine, il séduisit la femme de Drusus, belle-sœur de ladite Agrippine (le monde est petit !) et la poussa à empoisonner son époux. Le fils unique de Tibère mourut en 23 ap. J.-C.
De ce côté, le chemin du trône se dégageait pour les fils de Germanicus… Mais aussi pour Séjan ! C'est qu'il avait revu ses ambitions à la hausse, le Préfet ! Maintenant, il jouait cavalier seul et songeait à s'asseoir lui-même sur le trône impérial.

Il commença par persuader Tibère de goûter sans crainte aux charmes d'un repos bien mérité dans une retraite paradisiaque tandis que lui-même "liquiderait les affaires courantes". En 27 ap. J.-C., Tibère se retirait quasi définitivement dans l'île de Capri.

Ensuite, il fallait que Séjan se débarrasse des héritiers légitimes de l'empereur. Cela signifiait qu'il devait discréditer d'abord, puis éliminer toute la famille de Germanicus, sa veuve Agrippine et surtout ses trois fils Nero Cæsar, Drusus III et notre Caius-Caligula.

L'empereur étant loin de Rome, Séjan n'eut aucun mal à lui faire accroire que sa vie était très sérieusement menacée par d'innombrables complots qui, tous, émanaient de la veuve de Germanicus et de ses rejetons. C'était prêcher à un converti ! Depuis une bonne dizaine d'année, Tibère exécrait cette hystérique d'Agrippine, elle qui, plus que tout autre, avait sapé sa popularité.

Ce n'est pourtant qu'au bout de trois années d'insistance que l'infâme Préfet du Prétoire obtint de Tibère la condamnation de la veuve de Germanicus et de ses fils aînés. Tous furent déclarés ennemis publics et traités comme tels. Agrippine l'Ancienne fut exilée à Pandateria et y mourut en 33. Son fils Nero Cæsar, d'abord exilé au même endroit que sa mère, fut transféré ensuite à Pontia et s'y suicida en 31. Quant à son cadet Drusus III, il fut emprisonné à Rome et mourut vers 33 seulement, dans des circonstances restées obscures.

De l'illustre famille de Germanicus, celle qu'Auguste avait choisie pour hériter de son trône, il ne restait que le jeune Caius - Caligula et deux filles (Agrippine la Jeune, mère de Néron, et Drusilla).

Si Caligula avait échappé à la répression, c'est sans doute parce que, depuis un certain temps déjà, il vivait éloigné de sa mère. En effet, Tibère, soucieux de conserver un héritier de son sang, avait soustrait son plus jeune petit-neveu à l'influence néfaste d'Agrippine et l'avait confié à sa propre mère, la vieille Augusta Livie.

À la mort de Livie (27 ap. J.-C.) Caligula alla habiter chez sa grand-mère Antonia (fille du Triumvir Antoine et mère de Germanicus). On peut supposer que ce jeune homme qui, plus tard, prétendrait transformer le "principat" en monarchie de droit divin, fut vivement impressionné par l'atmosphère "orientalisante" de cette maison, avec son armée de serviteurs égyptiens obséquieux et adulateurs.
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