ESPERANCE,L'AUTRE VISAGE DE LARACHE
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 FRANCOISE AUX MAINS COUPEES (FIN)

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ILYAS
Bavard
ILYAS


Nombre de messages : 47
Localisation : Larache/Maroc
Date d'inscription : 12/05/2005

FRANCOISE AUX MAINS COUPEES  (FIN) Empty
MessageSujet: FRANCOISE AUX MAINS COUPEES (FIN)   FRANCOISE AUX MAINS COUPEES  (FIN) Icon_minitimeMer 9 Nov - 9:13

Dédaignant d’en entendre davantage à cette heure, le malheureux mari et son compagnon changèrent en hâte de monture pour commencer les recherches.
En chemin, Roger revit l’endroit du supplice de celle qu’il aimait et s’y recueilli dans l’espoir d’une bonne inspiration. Les cavaliers chevauchèrent toute la fin de la matinée plus une partie de l’après midi à travers bois. Alors le Seigneur Roger remarqua que des bandes de pigeons et de corbeaux se dirigeaient vers l’ouest, ce qui lui fit supposer l’existence dans cette direction de nouveaux “ convenants ”, avec des chaumières et des champs cultivés. “ Il se trouvera peut être là, dit-il à son écuyer, quelqu’un capable de dire s’il a vu Françoise. Impossible de ne pas remarquer une jeune femme si aimable et si bonne ! ”
Un cours repos accordé aux chevaux, recommença alors une course à travers la forêt, difficile pour tout autre qu’un chasseur exercé à l’observation. De plus, un oiseau inconnu se montrait de temps à autre aux passages où ils hésitaient. Roger, convaincu qu’il s’était échappé d’une volière de noble Dame se décida à le suivre. Bientôt ils arrivèrent à un sommet de la forêt dégagé, d’où l’on apercevait de grandes étendues qu’il lui semblait n’avoir jamais vues. A quelque distance sur un autre sommet apparut un château ignoré, et tel qu’il n’en avait jamais contemplé au monde. Piquant des deux il franchit l’espace et pénètre en la cour.
A cette approche, Françoise s’était travestie d’un coup de baguette en fille de service prenant soin des enfants qui jouaient dans le beau jardin. Leur père ne put d’abord s’exprimer tant l’émotion lui serrait la gorge. Ses yeux remplis de tristesse revenaient toujours à ces mains qui tenaient les enfants. La femme, au comble du bonheur, ne disait rien cependant. Au bout d’un temps de cet étrange silence de part et d’autre, Roger dit enfin : “ Je ne suis pas l’objet d’une illusion, malgré les apparences c’est vous n’est-ce pas ma douce Mie que je cherchais et pleurais ! ”
-“ Noble Chevalier, répondit-elle, que votre Grâce se remette et abandonne en paix une obscure fille, par hasard il se pourrait que ma Maîtresse connaisse cette Dame dont vous parlez. ”
Heureusement pour le Croisé les jeunes Seigneurs firent cesser cette épreuve d’amour que Françoise voulait imposer à son époux si longtemps supposé cruel, en effet ceux-ci s’écrièrent : “ Petite maman chérie, c’est papa, car il ressemble à ne se tromper au portrait qui bouge, et devant lequel vous nous faites prier pour lui chaque jour ”.
Les mignons enfants venaient (quoique ignorant l’orthographe) de rétablir le trait d’union entre ces deux êtres. Car le voile de brouillard maléfique jeté entre les époux par les ruses de la méchante belle sœur et les mensonges de l’intendante complice s’était dissipé au soleil de l’amour.
La vie devint charmante au Menez-aux Fées, surnommé Menez-aux-Oiseaux, et sur le conseil de l’Oiseau de Paradis Françoise jeta sa baguette désormais inutile dans la cascade. Roger chassait accompagné de sa femme, et bientôt d’amis, en attendant que les jumeaux puissent se hucher sur de vigoureux bidets de Briec. Les voisins aimaient cette maison hospitalière, et les pauvres la considéraient à l’égal de l’église comme une maison du Bon Dieu.
La renommée du bonheur de Menez-aux-Oiseaux franchit bois et monts et parvint jusqu’au frère de Françoise malgré les soins qu’avait sa méchante femme de lui cacher ce qu’elle pouvait apprendre. Le malheureux était maintenant enfermé dans sa chambre, car ces années avaient vu accroître de façon inexorable l’épine enfoncée dans sa chair selon la prédiction de sa victime. Il n’osait plus sortir de sa chambre car elle atteignait maintenant la taille d’une branche, et il allait de mal en pis. Il résolut donc d’envoyer en secret de sa femme supplier Françoise de venir à son secours.
Le bonheur n’avait pas comme il arrive parfois rendu celle-ci indifférente aux autres. Sur la même blanche haquenée avec laquelle elle visitait pauvres, malades et vieillards, elle partit. Introduite aussitôt son arrivée auprès de son frère, elle l’embrassa avant même qu’il ne prononce sa demande de pardon. Puis de ses mains repoussées elle enleva l’instrument du châtiment, et fit même disparaître la cicatrice de l’épine. Confondu le coupable se jeta à terre et embrassait le bas de sa robe. Mais elle souriante lui dit : “ Relève-toi cher R. , saute au coup de ta sœur au lieu de faire le chien craintif qui a peur de sa terrible Françoise, elle qui ne sait pas pourquoi ! ”
Touché enfin de cette miséricorde et de cette grandeur d’âme, le malheureux découvrit le véritable auteur de ses malheurs, et prit la résolution de mettre fin à la faiblesse qui lui avait jusque là voilé les yeux. Il convoqua le Sénéchal de Carhaix et eut avec lui un long entretien. Ils ordonnèrent de dresser un grand feu et d’y jeter les instruments de sortilèges et de maléfices qui furent trouvés dans les coffres secrets de la méchante femme, pour voir comment elle réagirait. Mais comme le feu commençait à monter, celle-ci s’en approcha pour en apparence y ajouter un bois, mais elle se pencha pour attraper avec ce bâton une fiole. Brusquement le vent rabattit sur elle ses flammes, et elle périt. Certains assurent que l’Ankou par-là attirée l’avait poussée de sa faux, d’autres que le Diable était apparu dans un tourbillon de fumée et l’avait saisie, mais le grand-père de mon oncle le sabotier qui y était disait qu’il avait seulement entendu un cri strident.
Françoise, que l’on avait retenue dans sa chambre , pleura de n’avoir pu de ses mains miséricordieuses sauver sa belle sœur ; car de son cœur si pur elle avait vu les enfants qui apparaissaient à leur mère, et entendu celle-ci pousser un cri de repentir.
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