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 LA LEGENDE DE MAYO

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Inali
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Inali


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MessageSujet: LA LEGENDE DE MAYO   LA LEGENDE DE MAYO Icon_minitimeMer 12 Oct - 11:27




C'était un beau soir d'été, voilà des siècles. Le Saguenay est plein des feux mourants du soleil qui se couche derrière les Laurentides. Alors, le Saguenay, plus qu'aujourd'hui encore, vibrait avec amour à tous les bruits de la Nature et, ce soir, tout chante sur la terre comme tout sourit dans les cieux... Donc, c'est un soir d'été, voilà des siècles... Deux nacelles s'avancent, silencieuses, sur les flots qui s'en vont là-bas d'où nous venons... Ce sont deux canots d'écorce tels que les Indiens les façonnent encore aujourd'hui; chacun d'eux est monté par deux hommes qui battent les flots en cadence. Tous quatre sont enfants des bois et ils s'abandonnent, ce soir, aux charmes de leur éternel rêve...

Tout à coup, nos Indiens arrivent aux pieds de deux caps qui font la nuit de leurs ombres immenses; entre les deux caps, il y a une anse arrondie et coquette. Les canots glissent, plus rapides; coupant la ligne d'ombre que projettent les caps, ils viennent s'échouer dans la baie. Les canots sont vite couchés sur la grève où ils semblent déjà dormir et, bientôt, s'élèvent vers le ciel les flammes d'un grand feu de sapin. Les quatre Indiens, disposés à l'entour du foyer, regardent lontemsp, rêveurs, els rougeoiments de la flamme et les spasmes des tisons qui se tordent dans les cendres ardentes... Approchons-nous de ces hommes aust`res, premiers habitants de ces farouches solitudes et prêtons l'oreille à leur discours; l'un d'eux parle. C'est le plus jeune.

"Oeil de Hulotte" dit-il à son voisin, vieillard aux regard étincelant, "voudrais-tu nous dire, en ta haute sagesse, ce que t'apprirent, aux jours de ton jeune âge, les anciens de notre valeureuse tribu sur ces sombres lieux où nous sommes cette nuit?"

"Pied-de-Perdrix", dit le vieil Indien, "je veux bien raconter au fils de mon frère ce qu'aux jours de ma jeunesse j'appris de ces lieux. Écoute. C'était aux premières heures de ce monde: l'Être Suprême que nous craignons tous avait noyé tous les mauvais manitous dans ce fleuve qui roule ses flots à nos pieds. Mais un encore, un démon, plein de rage, se débattait toujours dans l'abîme, voulant, invincible orgueilleux, reconquérir ce trône du monde qui l'avait rendu si jaloux aux jours de sa gloire. C'est ici même, en cet endroit, mon fils, que le bras du Tout-Puissant avait lancé, à travers les espaces, ce monstre orgueilleux qui ne cessait de vomir sa haine dans le fleuve devenu son cachot.

Or, un clair matin, un géant merveilleux s'en vint chasser ici; c'était Mayo, notre premier ancêtre. Il était grand comme l'un des pins qui couronnent le sommet de ces caps et il était si fort qu'il arrachait de ses bras nerveux les plus puissants sapins de nos forêts... Depuis deux jours entiers, Mayo, parti de cette baie, là-bas, où l'astre qui nous éclaire va bientôt surgir, poursuivait sa course et, pour la dernière fois, l'aube allait blanchir l'horizon avant qu'il n'arrivât dans son domaine de chasse. Que voit-il soudain? Devant lui, le fleuve en courroux se soulève par bonds furieux et il agite ses flots comme sous les efforts de l'ouragan dans les bois de tes pères... Et le canot de Mayo ne veut plus avancer. Le père de nous tous avait reçu du Très-Haut une promesse solennelle. Dans ses instants de détresse, il n'avait qu'à crier vers lui pour éprouver aussitôt les effets de son bras vengeur. Le Sublime Chasseur jette un cri vers le ciel et il s'apprête à dompter le monstre qu'il cherche à distinguer au milieu du leuve. Enin, il aperçoit sa face grimaçante et il voit sa tête affreuse qui se dirige vers lui. Mayo nage avec vigueur vers la rive. Tout à coup, le montre fait un bond et s'élance sur le canot du géant. mais Mayo l'attend; à cet instant une force surnatuelle se glisse dans es veines; il saisit la bête au vol et la prenant par la queue, il la fait tournyer au-dessus de sa tête, puis lui brise le front sur le mont qui s'élève ici. Le démon n'était pas enocre sans mouvement; pourtant cette têt endurcie avait broyé la roche, faisant au flanc du cap une large échancrure... Et voilà, mon fils, la raison de ces trois larges entailles que tu vois dans ce cap au sommet duquel, depuis, aucun arbre n'a poussé."

Ainsi parla Oeil-de-Hulotte, puis aux pieds du cap immense dont le dernier écho venait de répercuter la voix sonore du chef, le silence se fit. Le feu de sapins s'éteignit et les rêves vinrent bientôt errer sur ces grèves jetant l'oubli sur le merveilleux récit...

Source: POTVIN, Damase. Le tour du Saguenay historique, légendaire et descriptif, Québec, 1920, p. 97
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