Inali Rang: Administrateur
Nombre de messages : 657 Age : 54 Localisation : Rabat / Maroc Date d'inscription : 29/04/2005
| Sujet: LE PRINTEMPS Dim 25 Nov - 20:33 | |
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Au temps de Ver qu'un chacun prend plaisance A écouter la musique accordance Des oisillons qui par champs, à loisir, A gergonner prennent joie et plaisir Voyant les fleurs en verdures croissantes, Arbres vêtus de feuilles verdoyantes, Prendre Cérès sa robe jà couverte Totalement de branche ou herbe verte, Dame Nature aorner les branchettes De prunes, noix, cerises et pommettes Et d'autres biens qui servent de pâture A toute humaine et fragile facture,
Le Dieu Priape, en jardins cultiveur, Donnait aux fleurs délicate saveur, Faisait herbette hors des boutons sortir, Dont mettent peine amoureux s'assortir Pour présenter à leurs dames frisquettes Quand en secret sont dedans leurs chambrettes ; Pan, le cornu, par forêt umbrifère, Commençait jà ses maisons à refaire Par froid hiver et gelée démolies, Et les avait alors tant embellies Que chose était par leur grande verdure, Consolative à toute regardure ; Les champs étaient verts comme papegay ! De quoi maint homme était joyeux et gai, Et bien souvent aucun, par sa gaieté, Lors d'amourette hantait l'aménité Faisant rondeaux, chansonnette et ballades, Dames menaient par jardins et feuillades Et leur donnaient souvent sur le pré vert Ou une oeillade ou un baiser couvert Dont ils étaient résolus comme pape ; Un autre ôtait son manteau ou sa cape Pour faire sauts et pour bondir en l'air A cette fin que de lui fît parler.
En ce temps-là, si propre aux amoureux,
Moi qui étais pensif et douloureux Et qui n'avais du plaisir une goutte Non plus que ceux que tourmente la goutte, Vouloir me prit de ma chambre laisser Pour un petit aller le temps passer En un vert bois qui près de moi était, Le plus souvent où personne n'était,
Afin que pusse un mien deuil étranger,,
Pour un petit m'ébattre et soulager.
En ce vert bois doncques m'acheminai Et ci et là, seulet, me promenai Dessous rameaux et branches verdelettes ; Me promenant, pensais mille chosettes.
Michel d' AMBOISE
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